Romans


Yves Ravey

Le Drap


2003
80 pages
ISBN : 9782707317995
10.00 €
30 exemplaires numérotés sur Vergé des papeteries de Vizille


Après avoir respiré des vapeurs nocives dans l'imprimerie où il travaille, Monsieur Carossa tombe malade. Par crainte d'un licenciement, il demande au médecin le silence. Et puis, un jour, il ne se lève pas. Comme un animal écrasé sur la route, il gît, à même le drap.

ISBN
PDF : 9782707347909
ePub : 9782707347893

Prix : 6.49 €

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Jean-Baptiste Harang (Libération, 13 mars 2003)

Linceul au monde
Avec Le Drap, Yves Ravey atteint l’épure qu’il cherchait depuis toujours : dire la mort de son père. Rencontre avec un romancier qui dessine avant d’écrire.
 
« Yves Ravey ne fait pas de brouillons, il dessine, il découpe, il colle, il détoure, il entoure, il colorie. Il dessine surtout, à l’encre, n’invente rien, des photos recopiées à main levée, des croquis relevés de catalogues de chaussures (la collection Santoni, en particulier le modèle Cap toe Oxford, qui deviendra la chaussure du père) ou de voitures, des accidents, des incendies, la guerre, l’holocauste. Il collecte des tickets de pressing, de bus, de cinéma, de musées, des publicités, des programmes qu’il fixe sur des pages blanches bientôt compliquées de flèches, de labyrinthes, d’annotations en diagonales, de mots sans lien entre eux, de phrases dont les mots sont remplacés par des vignettes ébarbées au ciseau. Il compile des génériques de films pour y puiser les noms de ses personnages. Ensuite seulement, il écrit avec l’œil, en organisant tout cela, en feuilletant les grands cahiers bouffis de tant de collages, aux onglets de couleurs qui ouvrent autant de portes que de chapitres, ou bien en faisant tourner sur leur spirale noire les carnets de croquis “ C à grain ” de chez Canson (30 feuilles de 13,5 X 21 cm, 125 grammes au mètre carré). Yves Ravey est professeur de dessin et de français dans un collège de Besançon. Cette fois, pour un petit livre de 80 pages, 70 de texte aéré, il en aura rempli deux, où les portraits de Robert Musil sont les plus nombreux. Musil qui n’a rien à voir avec le livre et qui d’ailleurs n’y figure pas. Voire.
Yves Ravey ne fait pas de brouillons. Il écrit sans cesse pourtant,«directement au propre» comme on dit à l’école, ou comme on dit d’un étranger qu’il écrit directement dans la langue d’un autre. Il a écrit dix pièces de théâtre qu’il considère comme une sorte de “ déviation de l’écriture ”et qu’il ne souhaite pas poursuivre, et proposé deux douzaines de romans, il s’est mis depuis peu aux essais, il sourit de n’avoir publié que cinq romans et deux pièces de théâtre, pour lui n’existent que les livres publiés, il dit : “ C’est le lecteur qui finit le livre, tant qu’il n’est pas lu, il n’y a pas de livre. ”il pense parfois que son éditeur est sévère (Irène Lindon) puis se reprend :“ Elle a raison, forcément, l’éditeur met de l’argent dans les livres, c’est une affaire sérieuse, ce n’est pas comme nous. On ne peut pas tout publier. ”
Yves Ravey ne fait pas de brouillons, il écrit des livres, un par un, des livres qui ne seront pas souvent en librairie, qu’importe, ils nourrissent la mémoire de l’ordinateur, comme du gras à faire fondre à force d’exercice, il nous avait dit naguère : “ Le roman, c’est comme si je mettais mon corps en jeu, c’est un organisme physique, l’écriture se développe comme un cancer, écrire c’est comme une sexualité, c’est se coltiner avec la totalité des choses. L’ordinateur, c’est très élégant, il n’y a pas de rapport avec la matière. ” Il n’a pas publié de roman depuis six ans mais en a écrit trois pour raconter son père, dire la mort de son père : “ Je sais depuis toujours que je dois faire ce livre, mais je croyais l’avoir déjà fait, au moins deux fois, j’étais même persuadé d’avoir mis mon père dans tous mes livres publiés, n’avoir écrit que pour cela, et puis je me suis décidé à les reprendre : mon père avait disparu. Alors je m’y suis mis. Pour de bon. ”
Le premier roman d’Yves Ravey, La Table des singes (Éditions Gallimard, 1989, publié après le refus de quinze manuscrits), racontait la vie d’une auberge en Carinthie du point de vue d’un enfant, l’Autriche engluée, un oncle Rodolphe, et pas le moindre père. Il a fallu attendre de se connaître mieux pour savoir que déjà le père de l’auteur hantait ce livre. Monsieur Ravey père fut prisonnier de guerre, affecté dans une auberge il se tira d’affaire en apprenant l’allemand au contact amoureux de la fille des aubergistes et devint interprète, à la Libération il refit à l’envers le chemin de l’Autriche et demanda la fille en mariage, elle le suivit, elle était enceinte. Madame Ravey fit sa vie en Franche-Comté, éleva en allemand les quatre survivantes des cinq enfants qu’elle mit au monde, sa vie promise de petite-bourgeoise autrichienne versa dans une langue qu’elle ignorait et qu’elle parle aujourd’hui encore avec un accent qu’on dirait alsacien, bien difficile à porter en France en1945, versa dignement dans un travail qui ne la grandissait pas, femme de service dans une école et bien vite jeune veuve. La Table aux singes dit tout cela entre les lignes mais nous ne savions pas lire dans le blanc des livres. Dans Bureau des illettrés (Éditions de Minuit, 1992), le narrateur est devenu écrivain, il a toujours un oncle Rodolphe, il s’appelle Andréas Nussman, il a surtout un cousin Bolo qui répare des flippers et des éditeurs bien parisiens qui refusent tous ses manuscrits. Et une fille, Célidora, pianiste virtuose qui s’est jetée par la fenêtre d’un immeuble de la Landgasse à Munich : “ Célidora était une fille équilibrée qui réussissait tout ce qu’elle entreprenait (...), c’était donc du côté de son père qu’il fallait chercher les causes de son suicide ”, chercher, ne pas trouver, préférer oublier, “ oublier ce cerne de craie, c’était l’âme absente de Célidora que je contemplais en contemplant ce dessin sur le trottoir de la Landgasse ”, sur le trottoir et dans le cahier de croquis où Yves Ravey préparait ce roman. Tout oublier, jusqu’à l’objet même du livre, “ l’abandon du sujet était un argument littéraire qui se défendait ”, pouvait-on lire à la page 109. Oublier ce tombeau dans le cimetière de Baume-les-Dames, où le père de l’auteur repose aux côtés de sa petite fille, morte à cinq ans, et dont le livre ne dit mot.
On pourra traquer dans les trois autres romans de Ravey le talent qu’il a pour abandonner son sujet maintenant que l’on sait que cet argument littéraire se défend, maintenant que l’on sait que le sujet à l’abandon est le père, on trouvera la trace de son absence dans Le Cours classique où Conrad Bligh, “ professeur d’acquisition du savoir ”, enquête sur la supposée tentative de noyade du professeur d’anglais, Antonio Pipota, mauvais nageur, par ses élèves qui lui maintinrent la tête sous l’eau lors d’une sortie à la piscine, à moins que ce ne fût l’inverse, Ravey est professeur, il sait de quoi parler sinon de son père : “ Les élèves n’apprennent rien d’autre que la soumission, mais personne ne leur est supérieur en intelligence ; ils apprennent à devenir les subalternes des êtres parmi les plus méprisables qui soient et qui sont presque leurs égaux, les professeurs. ”Lorsque Yves Ravey marche dans les rues de Besançon, ses anciens élèves changent de trottoir pour venir l’embrasser. Père absent d’Alerte où, trente-trois ans après une extermination qui n’est pas dite, on visite un camp dont la pierre malade disparaît comme un cancer de l’oubli et efface un devoir de mémoire. Trente-trois ans, l’exacte distance qui sépare la mort du père de la force de la dire aujourd’hui Et Moteur enfin, où la mort rôde sous les yeux de l’inspecteur de la brigade hospitalière.
Voilà pourquoi Yves Ravey avait cru ne parler que de son père, portrait en creux de l’absent Alors il a repris ses carnets de croquis : “ Je vous les montre parce que vous me le demandez, mais je ne les ai pas regardés depuis longtemps, il y a Musil, bien sûr, Musil, l’ancien ingénieur empêché, l’Autrichien, je dois me rendre à l’évidence, c’est mon père, le mari de l’Autrichienne, l’ingénieur empêché, le livre inachevé comme une vie écourtée, naguère je dessinais Humphrey Bogart, parce qu’il était petit comme mon père, mort dans la pauvreté comme mon père, parce qu’il prenait des cuites, comme mon père, avec Faulkner à Hollywood. Mon père buvait seul, au café, l’image la plus triste que j’ai de lui, l’apercevoir accoudé seul à un bar, voûté, lui qui se tenait si droit Je n’ai aucune photographie de mon père, non, c’est vrai, je n’y ai pas pensé, ma mère doit en avoir. J’ai beaucoup observé le Christ mon d’Holbein, il est à Baie, ce n’est pas loin, Holbein avait vingt-quatre ans lorsqu’il l’a peint, en 1521 ou 1522, Holbein n’avait pas de photo du Christ, forcément, il a recopié le cadavre d’un marin retiré du Rhin et l’a peint, tel qu’il était, grandeur nature, étendu sur un drap, juste un drap que je n’ai même pas vu avant qu’on trouve ce titre pour mon livre, il touche le bord du cadre, à la pointe de ses pieds, aux boucles sales de ses cheveux, du haut de sa poitrine, il est bleui, tout en ecchymoses, abîmé dans la mon. C’est le Christ La peinture nordique ne fait que décrire, la question de Dieu est une question physique, ce n’est pas une question livresque. C’est le cadavre de mon père. ” Ravey écrit donc coup sur coup trois livres pour faire le portrait de son père, trois livres qui ne franchissent pas le seuil de l’édition. Trois livres qu’il dégraisse patiemment en courant le risque qu’il n’en reste rien, des coupes vers le néant, onze versions successives d’un reste essentiel : “ Je me suicidais en gommant Je dessine pour ne pas avoir à décrire et ce qui reste n’est que description, je suis aveugle, je suis seul Non, Marie-Joëlle, ma femme, me lit, c’est une bonne lectrice, elle est sans fard, impitoyable et proche, c’est son métier d’infirmière de chirurgie, on ne ment plus à force de couper les gens. ”
Le livre est ce qui reste et restera longtemps le squelette, la pierre, là où la gomme s’use contre le mot, là où le verbe est le plus fort, soixante-dix pages de pur amour sans indulgence, de douleur sans larmes, d’admiration d’un homme sans qualité sinon l’honneur d’être soi : “ C’est moi qui ai voulu que l’on inscrive « roman » sur la couverture. C’est la seule distance permise, la seule politesse, j’ai aussi changé les noms, mon père s’appelle Carossa, je m’appelle Lindbergh, j’ai choisi ce nom à consonance allemande, je n’ai su qu’après qu’il avait soutenu l’Allemagne pendant la guerre, je m’étais dit un aviateur ça aère. ”Soixante-dix pages émergées d’une onde lourde, lestées de dix mille autres ravalées dans l’obscur, dans le noir du deuil, parmi tous les mots écrits en trop, en trop mais nécessaires pour que ceux-là surnagent dans la lumière simple des choses advenues. Voilà, maintenant, ici, il faudrait parler du livre, le résumer, choisir une citation, une autre, le présenter, le vanter, se justifier d’en faire grand cas, bref, donner envie de le lire. On va le faire, c’est notre lot, mais ce n’est pas raisonnable : à force de cocher les phrases qu’on recopierait, on a souligné tout le livre. À force de le tordre jusqu’au fer pour en extraire toute eau, Ravey n’a laissé aucune marge au résumé, que des réduits médiocres à la tentation de paraphrase. Un fils de quinze ans vit la mort de son père, un homme simple qui étudia assez pour entrer chez Peugeot mais se résigna à reprendre la serrurerie de son père. Une femme simple qu’il sortit d’Autriche lui donna quatre enfants et une enfant morte, elle le veille. Il est malade, il aime la pêche, les copains et les journaux de courses hippiques, refuse de se faire soigner, se fait soigner, meurt. Il faut vendre le scooter, la 203. La DS des croque-morts attend sur les graviers de la cour. On lui met ses habits du dimanche qu’il ne mettait déjà que pour les enterrements, des souliers neufs, il faut le soulever pour tirer le drap de sous son corps brisé et en passer un propre, le faut tendre sa joue pour le raser de frais. Il faut accepter le craquement des corps. Il faut bien regarder, tenir son souffle aimant d’épouse ou de fils pour sentir une âme s’élever.
On se souvient qu’un jour ancien, à propos d’un autre livre, Yves Ravey nous avait dit : “ Cette fois, je crois bien que je commence à le finir. Pour moi, si je ne suis pas capable de rédiger les trois ou quatre phrases de présentation qui figureront au dos du livre, c’est que quelque chose cloche, qu’on peut encore l’améliorer, une chose en trop, évidemment. ”Alors, faisons-lui confiance, et, plutôt qu’une phrase déplacée de son texte, recopions ici celles qu’il a choisies : “ Après avoir respiré des vapeurs nocives dans l’imprimerie où il travaille, monsieur Carossa tombe malade. Par crainte d’un licenciement, il demande au médecin le silence. Et puis un jour il ne se lève pas. Comme un animal écrasé sur la route, il gît, à même le drap. ”Yves Ravey n’a pasosé offrir son livre, ni à sa sœur, ni à sa mère, il a dit à sa sœur, non, cette fois, ce n’est peut-être pas un cadeau, je préfère que tu l’achètes. Elle en a acheté deux, un pour elle, un pour leur mère, une petite femme de quatre-vingt-deux ans qui, trois fois par semaine depuis trente-cinq ans à Baume-les-Dames, se rend sur la tombe de son mari, de sa fille morte, et, depuis peu, le livre de son fils tout contre elle. »

Christophe Kantcheff (Politis,27 mars 2003)

La mort nue
Yves Ravey raconte les derniers mois de son père. Une belle simplicité.
 
«“ Mon père ne travaille plus, depuis une semaine. ”Première phrase du sixième roman d'Yves Ravey, qui révèle l'identité première de son père : un travailleur. Un ouvrier qui ne supporte pas de ne pas pouvoir se rendre au travail, surtout pour ce motif aussi déplaisant, et sans aucun doute futile : la maladie. Il avait pourtant promis à sa femme, avant son mariage, “ de ne jamais tomber malade et de rapporter de l'argent chaque fin de mois ”.
Yves Ravey raconte les derniers mois de son père, alors que la maladie progresse, avant de le tuer, il a choisi le temps du présent pour ne laisser aucun espace à la nostalgie. Le présent favorise aussi la sobriété, le dépouillement. C'est sa manière d'écrire la mort de son père. Par courtes séquences successives, sans une once de lyrisme, encore moins d'apitoiement, comme si le pathos s'était fondu dans les ellipses. Les ellipses participent de la dimension éthique du livre d'Yves Ravey. Dimension remarquable.
Dans Le Drap, ni héros, ni pauvre type, ni jugement d'aucune sorte de la part du narrateur. Dans un roman familial, on avait presque oublié que c'était possible. Mais la justesse de la figure du père en dépend. Du récit, simple, naît la complexité. Quelques exemples. Le père a respiré des vapeurs de plomb dans l'imprimerie où il travaille, parce qu'il a ignoré le masque de protection. Mais il ne veut pas que le directeur du personnel sache que son mal – au début, on croit à du saturnisme – vient de là. Il n'a jamais usé de ses diplômes d'ingénieur parce qu'il n'a su repousser l'ordre de son père de reprendre sa serrurerie. Mais il est “ intelligent ”, dit sa femme aimante, qui aurait aimé que sa valeur soit reconnue, et lui, l'ouvrier, lit les livres de physique-chimie de son fils. En fait, le père est simplement resté fidèle à ses origines, avec .sa générosité et sa faiblesse de caractère, son autorité et son goût des choses simples : la pêche, ses outils...
Ainsi le père aime la vie et les siens. Mais ce qu'il porte en lui peu à peu le détruit. Contre le cancer – le mot n'est jamais cité -, il tente la fuite, l'illusion, l'escamotage. À chaque avancée du mal, il prévoit une résolution rassurante : “ Les médicaments commencent à agir , “ après l'opération, les choses vont s'améliorer ”... Rien que de très banal, de très humain. Et puis : “ Un jour, mon père ne s'est pas levé. 
Yves Ravey signe là un livre d'autant plus fort que cette représentation nue de la mort, aujourd'hui, est presque taboue. On se rappelle quelques pages d'Annie Ernaux. On pense surtout à La Gueule ouverte de Maurice Pialat, où un fils accompagnait la mort de sa mère avec le même amour implicite, et la même impuissance. »

Fabrice Gabriel (Les Inrockuptiples, 26 mars 2003)


Toutes les étapes de la mort d'un père :
un très beau livre de deuil, qui écorche durablement.
 
« Une heure à tuer, pas plus. Une heure : cela suffit pour lire les quatre-vingts petites pages du roman d'Yves Ravey, Le Drap. Et c'est une heure tuante, en vérité, qu'on passe en refaisant le parcours abrupt d'un bref chemin de croix. Car Le Drap – d'une blancheur sèche, roide, parfaite – ne raconte rien d'autre qu'une agonie : rythmé par d'inéluctables mais courtes séquences au présent, le récit donne le sentiment rare d'une mort qui va, qui vient, qu'on devine déjà là depuis longtemps. Quelques petits tableaux suffisent, sans couleurs inutiles, pour poser le père en son linceul, au bord d'une tombe qui ne tardera pas. Ce père s'appelle Carossa et son fils Lindbergh, mais on sait bien qu'ils ont le même nom, dans le fond : l'autobiographique a quelque chose d'inexorable, ici, qui donne au Drap sa force et sa voix, sobre et serrée comme un nœud qu'on ne défait plus. Romancier décalé, disciple de Thomas Bernhard et beckettien dissident, Yves Ravey s'oublie cette fois jusqu'à l'épure de quelques traits, quelques mots pour dire seulement l'obstination de menus gestes, la modeste absurdité d'un destin. Il lui suffit de peu et son père est là, fantomatique et bougon, dans le décor exact de Besançon, à l'atelier ou dans sa maison bancale, à la pêche ou dans sa vieille Peugeot 203 ... Pas d'effet de réel, pourtant : seulement l'évidente vérité des lieux, pour dire au plus près la fin d'un homme – et donc sa vie. Le Drap est une manière de tombeau, où les adjectifs sont comptés comme le temps, de plus en plus court à mesure que le blanc gagne. Car il y a quelque chose de pictural dans cet effort pour atteindre à la simplicité la plus crue : entre la page et la toile, le drap devient métaphore et désigne un silence monochrome à l'horizon de l'écriture. En attendant de l'atteindre, il faut faire avec , le corps : écrire la mort et peindre son père nu, gisant sur le lit dur d'un livre. Un très beau livre de deuil, sans larmes et sans manières, mais qui écorche durablement. Un livre tuant, vraiment. »

 




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