Romans


Eugène Savitzkaya

Fraudeur


2015
168 p.
ISBN : 9782707328311
14.50 €
19 exemplaires numérotés sur Vergé des papeteries de Vizille

Prix Victor Rossel 2015




Pourquoi frauder est la question primordiale de ce récit qui ne parle que d’enfants que l’été retarde dans les champs et les taillis. Fous qu’ils étaient, ils chérissaient leur mère et menaient contre leur père un combat acharné, véritable guérilla, ayant choisi, à la manière des partisans,  le repli dans les hautes herbes et l’alliance avec les bêtes
À tous les modes, à tous les temps, voici l’histoire romancée d’un garçon fraudant la vie comme on fraude l’État, la douane, le fisc, l’église ou la couronne. Échappera-t-il pour autant à la mort qui achève tous les organismes vivants et dissout les assemblées ? Mourra-t-il pour autant à la vie qui entraîne tout dans son giron ?

ISBN
PDF : 9782707328335
ePub : 9782707328328

Prix : 9.99 €

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Johan Faerber, Médiapart, 25 février 2015

Ainsi parlait Savitzkaya

« Tout ici semble écrit dans le langage d’un vent de dégel » s’exclamait impétueusement Nietzsche dans sa préface au Gai Savoir en une formule qui pourrait servir de préambule et de guide idéal à la lecture de Fraudeur et À la cyprine d’Eugène Savitzkaya.
Parus simultanément ces jours-ci chez Minuit, ce nouveau roman et ce nouveau recueil de poèmes paraissent résonner du même cri du philosophe allemand tressaillant de joie et de soulagement devant ses forces retrouvées après une trop longue période de privation et d’impuissance. Voilà en effet bientôt presque une dizaine d’années que l’écrivain belge d’origine polonaise et russe n’avait livré d’un coup, d’un seul, des textes d’une force et d’une puissance telles qu’ils viennent à la fois ajouter un chapitre supplémentaire à son œuvre mais aussi bien offrir une nouvelle page décisive à notre écriture contemporaine, lui qui, pourtant avait déjà su en donner tant.
Car depuis Mentir, son premier et très grand roman publié en 1977, Savitzkaya a fait souffler sur la littérature française ce vent d’avril, pétulant et inquiet cher à Nietzsche, qui a su sortir le récit d’alors du givre de son interminable hiver. Avant Michon, Bergounioux ou Echenoz, il est celui qui a inventé notre littérature contemporaine. Après les années réputées à tort arides d’un formalisme sans partage, il est celui qui, depuis les éditions de Minuit même, a su redonner la chance de la matière et du monde à tout roman. Par le récit de cette mère à l’agonie puis par ses romans successifs, d’Un jeune homme trop gros (1978) à En vie (1995) en passant par La Traversée de l’Afrique (1979), Savitzkaya est le premier sans doute à être revenu de la confiscation de la littérature, du corps mort de tous les livres et à offrir à l’écriture une vita nova, celle qui, selon Nietzsche encore, donne un palais plus délicat pour goûter le monde.
Cependant, si profonde et indéniable que soit son influence sur le champ contemporain, si ce romancier, d’abord poète, peut être tenu comme le grand frère à la blondeur solaire de Nathalie Quintane, Tanguy Viel, Stéphane Bouquet, Christophe Honoré ou Antoine Wauters, force est d’admettre qu’Eugène Savitzkaya ne connaît pas encore la pleine et franche lumière qu’il est en droit de mériter. Quelque peu oublié des médias qui lui ont souvent préféré, dans sa génération, Hervé Guibert, son illustre correspondant, et largement délaissé des études universitaires qui ne lui consacrent que trop peu de travaux, Savitzkaya se retrouve malgré lui comme Zarathoustra dans la montagne. Volontiers discret sinon secret, il n’en descend que rarement. Aussi cette double parution à valeur d’apparition peut elle offrir l’occasion inespérée de découvrir ou de redécouvrir cette œuvre à la langue aussi cristalline qu’incandescente. À commencer ainsi par Fraudeur, magistral roman qui ressaisit les fils de l’œuvre et écrit dans son envers sombre, rejoue Mentir en fraude, en douce, dans une écriture toute entière devenue chemin de traverse.
De fait, avec Fraudeur, tout commence ou plutôt recommence comme en 1977 dans Mentir : dans la campagne belge, la mère est train de mourir. Elle est cette jeune femme déjà trop morte sur le destin de laquelle le récit s’ouvre porté par la voix lointaine du fils qui veut, dans sa patiente parole, en redonner l’histoire, lui qui « pense à sa mère vivante, se souvient de la plupart de ses gestes. Est obsédé par quelques phrases prononcées par cette femme. Pour y penser, écrit. », lui qui affirme encore : « Nous parlerons d’elle en long et en large. » Et alors le fils évoque la mère, sa Russie natale, cette ville de Staraya Buda à sept cents kilomètres de Moscou où elle vit le jour dans la plus belle maison, là où vivait aussi à ses pieds le chien Berek. Il évoque encore ses habitudes ménagères, le soin apporté à ses plats favoris, les fameux pirojki cuisinés avec dévotion, il dit l’intrépide chant maternel au sein des Jeunesses Communistes.
Mais surtout le fils se fait le conteur de la disparition insurmontable de Maman. Il dit les moments hagards où la mère demeure dans la chambre noire, les volets tirés, à longueur de journée d’un été pourtant radieux qui déferle, cette « femme qui doit dormir ou qui simplement se repose. De quoi se repose-t-elle ? Est-ce à cause de la chaleur de cet été infini ? Se repose-telle de ses longs voyages ou dort-elle pour oublier ? » Très vite, la mère n’est plus que l’odeur de bananes pourries qui provient de sa chambre inaccessible, elle ne voit plus ces fleurs qui ne sont définitivement plus pour elles. Elle ne se donne pas, elle se soustrait, elle manque : la mère devient la grande fraudeuse du roman.
Tache aveugle et trou d’ombre de la narration, la mère triche avec la mort, brave la vie. Et le fils ne sait plus comment la rendre à la lumière tant, pour la redire depuis la surface du langage, il ne dispose que deux ou trois choses qu’il sait d’elle : « D’elle nous ne possédons qu’un poème, dix photographies où on la voit belle et trois recettes indispensables. » Dès lors, quelles histoires raconter, s’interroge-t-il. Pour la faire revivre, le fils devra à son tour duper, devenir l’opiniâtre fraudeur des souvenirs : être l’enfant qui ment, le digne fils de sa mère. Car, après les célébrations de la naissance de ses propres enfants, Marin et Louise, ce que signe avec force Fraudeur, c’est l’abandon par Savitzkaya de la voix du père pour œuvrer au grand et flamboyant retour de l’ardente voix de l’enfance. Désormais, Savitzkaya est plus jeune que ses propres enfants. Il est redevenu le fils perpétuel. Il ne peut plus s’appeler que « le fou », se désigner sans répit comme « le fraudeur » mais aussi bien « le jeune homme de quinze printemps ». Les événements qui se disent ont la bouche pleine de dents de lait. Le fils ne cesse de mentir pour revoir sa mère encore une fois. Il en invente la jeunesse, il raconte des photos qui n’existent pas, il la fabule sorcière miraculeuse qui « parle aux peupliers, et les peupliers lui parlent ayant perçu le souffle de sa voix rauque de gorge et de poitrine ». Mais, porté par une insurmontable fatalité, le fraudeur fraude, ment sur ses propres mensonges dans le sens où, à la vérité, Fraudeur doit se lire comme une autobiographie mentie.
Du titre d’un de ses recueils de poésies, Savitzkaya compose son roman à la manière d’un cochon farci, à savoir un Cheval de Troie, un cheval de trait qui, illégalement, fait entrer la famille dans le récit et sa ferme. Aux côtés de la mère mourante, de sa déclaration d’amour filiale dans cette lettre impossible qu’il ne cesse jamais de lui écrire, le fou trop poli évoque pour la première fois de son œuvre avec précision son frère aîné, l’érudit, « le merveilleux Jean- Pierre dit Ampougn » ou encore le petit frère lunaire et taiseux, « le jeune bonze, le sévère enfant » qui court avec les oies et les jars. Mais, par-dessus tout, le fraudeur livre le portrait noir, infranchissable et indirect du père, l’astre mort marié à la mère, l’homme des profondeurs, le mineur de la région de Liège, le faucheur, le jardinier, l’éleveur, le cueilleur, le maraîcher, le tueur de lapins, l’équarisseur d’enfants, lui que, dans son conte bègue, le fou nomme dans un accès de rage et de fascination sourdes « l’ogre de Cracovie. » Car, dans un paradoxe sans trêve, jamais peut-être Savitzkaya n’avait parlé aussi frontalement mais toujours à la troisième personne de lui, sans fraude aucune cette fois mais au plus général de soi comme Duras disait qu’on devait se déchirer dans la terreur de l’écrire. Sans détours, le fou situe l’action en 1969, fait la visite guidée, pièce par pièce, de la maison de son enfance située chemin de Petit-Axhe à Bovenistier, raconte profondément l’été radieux de ses quatorze ans, ses premières ivresses, ses éveils sexuels, ses émois champêtres dans un récit aussi précis, détaillé qu’emporté par la joie de donner la matière à voir. Pourtant, là encore, Fraudeur ment tant il ne se donne pas comme le roman de l’intime mais de l’extérieur, de la conquête du dehors, de la joie retrouvée du monde pour conjurer toutes les morts, et recommencer le monde comme il vient avec chacun, pour découvrir « la jouissance verte » de la nature.
À mesure ainsi que Fraudeur avance en lui-même, le roman renonce progressivement à soi, le livre des Morts se referme pour céder la place à un poème infini qui s’écrit doucement, un grand poème bientôt qui veut redire le cœur des choses. La poésie chez Savitzkaya ne se limite jamais à la poésie, elle a quitté le seuil du vers pour venir habiter la prose à la manière d’un grand cri de vie, de l’organique qui, doucement, renaît, qui arrive comme en témoigne avec éclat et joie dès son titre À la cyprine, cette sécrétion qui dit la vie avant la vie, qui, informe, est le premier état de la vie avant qu’elle ne se forme en soi, qu’elle ne soit l’œuf dont Fraudeur fera l’éloge. De fait, la poésie qui finit par se déployer au cœur de Fraudeur est une poésie de la revie, en vie, une poésie qui veut réapprendre le monde après la mère, qui désire retrouver la méthode de la matière, goûter de nouveau au goût d’être vivant car, comme le dit le fou, « la phrase a soif », elle est insatiable. Car, en premier lieu, le fou veut se sentir vivant, il veut repartir de la mort pour faire du négatif une puissance d’habiter le monde, des excréments l’ivresse de l’engrais, de trouver l’apaisement à tout oxymore, lui qui, si significativement, déclare que « la vie ne commence qu’au centre d’un cendrier ». Plus que jamais, il faut, par la poésie, frauder la mort comme si Savitzkaya surgissait à la manière du grand intercesseur de tous les disparus, celui qui convertit les désirs sur le point de s’évanouir en ardeurs insoupçonnées, à l’instar de Zucco qui voit le sexe du soleil féconder le monde, à l’instar de Zarathoustra qui devine le coeur nu de chacun dans sa vie vivante. À chaque instant, à chaque page, à chaque mot, le vent de dégel doit souffler, et le fou le sait qui veut se réveiller de la mort de la mère, se sentir tellement exister quand elle meurt, lui qui va se jeter dans des bains d’orties, le piquant, l’urticant, l’acide, l’aigre, l’âcre pour y trouver la crête des choses, ce qu’il y a de plus désagréable pour le corps afin d’être accroché, agacé, transpercé et excité par l’atome : réveiller son contact au monde, être enfin habité de son sensible.
Mais, depuis ses explorations géorgiques et champêtres, ses charmes, ses ormes, ses reines-claudes, ses lièvres ou ses « belettes jolies », la poésie romanesque de Savitzkaya rêve dans le même temps à voix haute d’une grande littérature pratique pour savoir vivre au monde, savoir survivre, redécouvrir les gestes bucoliques de ce qui reste, refonder l’existence, où le poète, humble, est l’agriculteur et le cuisinier d’après les faillites. Héritier de l’Hésiode des Travaux et les Jours, et du Rimbaud de la réalité rugueuse à étreindre, Savitzkaya est le poète paysan sans trêve, le moujik infini d’une terre où la mère est enterrée, d’où les cultures doivent surgir pour nourrir l’homme et où, parce que l’existence sera neuve avec la campagne comme Quintane l’a compris à sa suite dans sa culture de tomates, les conseils agricoles s’imposent comme le poème ultime et premier. Où les recommandations d’entretien domestique, les recettes de cuisine se donnent enfin comme l’autre visage de cette littérature pratique chez Savitzkaya, ces recettes de bons plats, roboratifs et pléthoriques qui redonnent force et vigueur aux corps jeunes comme aux corps séniles, et font retrouver cette saveur des choses, entrer de plain pied dans ce gai savoir de Nietzsche, de la vie renaissante, qui, par les aliments, fait pénétrer le monde dans les corps. Parce que la littérature doit être aussi utile qu’une cuillère à café si elle veut espérer jouer un rôle : de là naît l’héroïsme du cultivateur, de la mère, de l’enfant, du fraudeur.
En définitive, on l’aura compris, il faut lire tout affaire cessante Fraudeur et À la cyprine pour y trouver la grâce poétique, scatologique et eschatologique d’un monde laissé à l’état d’apparition, d’inlassable miracle, de jaillissement inespéré. Il faut lire ce roman et ces poèmes slaves, cette littérature des détails lascifs de la matière, de l’expérience recommencée du monde, dans un temps lyrique de joie et d’après-histoire, loin de tous les désastres. Et peut-être alors pourra-t-on parler comme d’autres Russes, écrire comme Tourgueniev à Tolstoï : « Je vous écris pour vous dire combien je fus heureux d’être votre contemporain. »

Philippe Le Guillou, Libération, 19 mars 2015

Cours-y vite. Roman d’escapades, « Fraudeur » voit Eugène Savitzkaya retrouver les enchantements d’un « garçon léger »

Dix ans après Fou trop poli, sous la forme d’une reconstitution poétique, protéiforme, éclatée, c’est à une singulière exploration de l’enfance et de son territoire que nous convie Eugène Savitzkaya dans Fraudeur. Peu de noms, de personnes ou de lieux, on devine que l’on est en Belgique, un bel été, en août 1969, dans une campagne boisée, profuse, intacte, peuplée de bêtes, un «pays des délices» à l’abri du remembrement, de la reconfiguration destructrice. Une figure se détache et aimante tout le récit, celle d’un garçon sans nom, léger, «aux os légers», chaussé de fines baskets, porté à l’escapade nocturne, à l’immersion dans la nature, les prairies, les vergers, les taillis, les buissons d’orties, à l’errance aussi dans le parc déserté d’un château proche ou à la contemplation, plus prosaïque, d’un dépotoir où il guette les rats et médite «devant un tas de coquilles de moules sous des sureaux luxuriants». Cette figure jamais nommée, et dont les promenades tissent le roman, cet adolescent marcheur, attiré par les champs, les étangs et les bois, les fruits sauvages et le chaume, saisi par le mystère d’une nature remplie d’invisibles présences, c’est celle du fou, du «fraudeur», du garçon libre qui s’échappe du carcan familial, d’une fratrie composée d’un aîné, gardien comme lui des noisetiers pourpres, et d’un frère plus jeune, un enfant de 2 ans beau comme un bonze. La famille, la maison tiennent, en effet, une place importante dans cette évocation discontinue, faite de tableaux successifs, loin de tout asservissement réaliste ou chronologique. Le père, mineur, «père au charbon», explorateur souterrain piochant avec son pic la silice des charbonnages dans la région de Liège, apparaît çà et là mais celle dont la présence dormante, l’effacement progressif, avant l’absence, sature le texte, c’est la mère, russe d’origine, la mère disparue mais immortelle, toujours là, capable de commander aux éléments, la mère dont les gestes et la voix ne cessent de hanter le fraudeur ou le fou, l’enfant qui divague, celui qui se souvient - l’écrivain. D’elle, il ne reste pas grand-chose, un poème, des photographies, des recettes, mais elle est là, au cœur du paradis de bouleaux et de reines-claudes, dans le silence d’une chambre sentant les bananes et l’enfant grandit et chemine, «gardant dans ses narines sa fragrance intime, l’onctueuse douceur de sa peau, le son de sa voix voilée et un peu rauque, et la souplesse de ses doigts».
Nomadisme. Livre d’escapades porté par les pas ailés du «garçon léger», livre de stations, de pauses dans la luxuriance de la campagne et de son fourmillement de vies, au bord des rivières et au pied des arbres magiques, dans un espace somme toute circonscrit, Fraudeur déroule aussi un flux de paysages, et pas seulement ceux de la Belgique, des champs et des peupliers de Hesbaye, ceux de Russie, des forêts de sapins et de pins, la terre lointaine, cet arrière-pays maternel dont la mémoire affleure, entre les poèmes en prose, les évocations d’une quotidienneté enchantée, le parti pris des choses rurales et simples. A cet égard, le nomadisme buissonnier de l’enfant trahit sans doute une errance plus profonde, une forme d’insatisfaction aussi malgré les jouissances élémentaires et paysagères dans une nature souvent sexualisée, il préfigure le nomadisme ontologique du fou ou de l’écrivain, de l’orphelin éternel, celui qui «n’a ni patrie ni havre».
Le récit est constitué de courts textes, de splendides échappées oniriques sur le mode du conte, d’enchantements, de vertiges, d’émotions dans une atmosphère estivale, saturée de sucre et de soleil. Une poésie du monde sensible s’y dit, attentive au détail, à l’insignifiant, aux matières, aux sanies du fumier, aux végétaux, aux pierres, aux écorces. Mais il y a plus encore, des gens simples hâtivement et admirablement dépeints, une veuve lubrique, un fermier qui étrille son cheval, un enfant jouant avec un jars, des jeunes filles qui s’exposent au soleil. Le texte est fait de retours, de répétitions, d’échos : on ne cesse d’y entendre le martèlement d’un pic noir, bruit et motif obsédants, comme jadis celui de l’outil du mineur de Liège… Savitzkaya joue merveilleusement de ces reprises et ces métamorphoses, il montre le livre en train de naître, le fou et l’enfant qui se muent en artiste, en orfèvre des glissements et des transmutations. Car l’enfant n’est pas qu’un corps lancé dans la moirure du monde, il est une chair sensuelle qui bondit et désire mais il est aussi déjà une conscience habitée par la langue, les pensées qu’elle charrie, le bouillonnement des mots.
Bocage. Sur le magma épars des souvenirs et des émois venus de l’enfance, Savitzkaya pose le filtre exact des vocables, «le fraudeur fou chemine autant dans le dictionnaire dont ses doigts rêches et gourds manipulent les pages que dans les prés à cochons de la Hesbaye ensoleillée», tel l’enfant aux baskets souples, le piéton ivre du bocage, il ne cesse d’aller de l’avant «autant dans l’air environnant que dans les mots de la langue apprise, dans le dictionnaire autant que dans la campagne au mois d’août» : l’équivalence est parfaite, entre le monde et la langue il n’y a plus de place pour la fraude, tout au contraire est accord et juste rémunération.

 




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