Elle va partir

ISBN
PDF : 9782707326553
ePub : 9782707326546

Prix : 9.49 €

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Michèle Gazier (Télérama, 30 octobre 1996)

Secrète grand-mère
 
« Une vieille dame est à l'hôpital. Elle aurait aimé mourir dans son lit. Mais, pense Gamelin, son fils, dans l’état où elle est, à l'hôpital ou ailleurs... Si elle meurt, Gamelin vendra sa maison. Les locataires savent qu'il leur faudra partir. Pourtant ils aiment bien la maison. Pourtant ils aiment bien la vieille dame. Ils attendent. Madame Petersen et son enfant Jérémie, qui habitent le second, Mattis, qui vit au premier et s'occupe du jardin et de l'entretien.
Au-dehors, le vent et la pluie arrachent les feuilles des arbres. Mattis arrangera ça, dit Gamelin. Mais Mattis ne s'intéresse plus à rien. Il s'enfonce dans ses pensées. Il fait défiler ses souvenirs. Ceux de la vieille dame avec laquelle il aimait bavarder et boire un verre de Banyuls. Ceux de madame Petersen, dont la discrète présence le trouble. Ceux de sa mère, morte, qui l'a élevé seule, en travaillant dur parce qu'il ne faut jamais rien demander à personne. Pendant ce temps, les souris mènent la sarabande dans la maison. Et, à l'hôpital, la vieille dame se meurt.
Elle va partir confirme le talent subtil d'Hélène Lenoir. En quelques répliques, quelques phrases d'anodine apparence, elle crée un climat, trace un profil, fait sentir le poids des non-dits, la lourdeur des silences. (…) »

Bertrand Leclair (Les Inrockuptibles, 1996)

« Hélène Lenoir est l'un de ces auteurs rares qui tâtonnent, qui cherchent, qui ne veulent surtout pas avoir déjà trouvé et donc se répéter, car alors, à quoi bon écrire encore ? Tâtonner dans la nuit de ce que l'on sait que l'on voudrait dire sans bien savoir quoi, comment, pourquoi (ces questions de journalistes) ; écrire une fiction pour y laisser venir ce que l'on a sur le bout de la langue et qui se refuse ; tenter malgré l'alignement qu'est l'écriture de provoquer entre les mots, par des montages inusités, des acrobaties inédites, les étincelles qui font un instant jaillir la lumière, trouant l'opacité du sens dont se couvre la langue dans son usage quotidien : Hélène Lenoir construit une œuvre, elle a le temps pour elle. »

Jean-Claude Lebrun (L’Humanité, 1996)

« Charme, émotion, mais aussi douleur et angoisse : le roman d’Hélène Lenoir rend tangible ce qui n’a pas encore trouvé ses mots, en faisant parler avec une subtile délicatesse ces silences et ces non-dits ultimes. L’art de faire naître une exceptionnelle densité d’atmosphère d’une histoire d’apparence chétive. »