Coup de foudre

ISBN
PDF : 9782707330574
ePub : 9782707330567

Prix : 9.99 €

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Jean-Pierre Saccani (Figaroscope, 6 septembre 1995)

Le coup de soleil de Minuit
 
« Entreprendre un livre des Éditions de Minuit c'est comme écouter un CD de techno on ne sait jamais si l'on ira jusqu'au bout. Car succomber à des livres stylés mais pas toujours, comment dire... ?, accessibles est un exercice trop délicat pour le commun des lecteurs. Un vulgum pecum qui se venge, d'ailleurs, en taxant la célèbre couverture blanche à L’étoile bleue, de snobisme. Entendez par-là : ces livres présentent bien à la terrasse du Flore (avec un verre de pouilly ladoucette à 42 F) mais à la maison, rien ne vaut un bon Pascal Jardin en Folio.
Éric Laurrent est un jeune écrivain de vingt-six ans qui vient justement d'être publié par les Éditions de Minuit. Coup de foudre, son premier roman, est un livre que tout le monde peut lire (et non faire semblant). Il est très bien écrit, saupoudré de mots inconnus (qui ne dépareraient pas dans la dictée de Bernard Piuot) et surtout fort drôle, voire même rigolo, ce qui n'est pas le genre habituel des Éditions de Minuit. Que sait-on d'Éric Laurrent ? À par son âge (voir plus haut), pas grand-chose, si ce n'est qu'il vit à Clermont-Ferrand et qu'il est maître d'internat. Il a donc tout le temps d'écrire des livres.
Son héros, Chester, est un déclencheur de catastrophe, une espèce de Gaston Lagaffe égaré chez Samuel Beckett. Il vogue de Florence à Paris, transi par le charme de Vénus Azerty. De cette intrigue, maigre comme Kate Moss, Éric Laurrent a troussé un petit roman malicieux et terriblement snob. Ce jeune écrivain, c'est Clermont-Ferrand qui en remontre aux Parisiens qui seront néanmoins ravis de découvrir que les ascenseurs des ministères ne servent pas seulement à monter et à descendre... »

(Le Figaro, 7 septembre 1995)

« Né en 1966 à Clermont-Ferrand où il vit, Éric Laurrent est maître d'internat dans un lycée professionnel. Il avoue une grande admiration pour Jean Echenoz.
On pourrait raconter en quelques lignes ce roman. Ce serait l'histoire banale d'un homme qui se fait licencier, qui rentre chez lui et découvre que sa femme le trompe, qui apprend aussi que sa maman est morte...
Tout cela serait bien convenu si Éric Laurrent ne montrait d'emblée, et avec brio, qu'il possède ce qui en littérature permet d'aller loin : un style, une manière rien qu'à lui de conduire son récit.
Dans des pages d'une rare virtuosité, il impose sa logique de l'absurde. On pense parfois aux cartoons de Tex Avery : ce texte, bien que né d'une succession de désastres, est désopilant. »

André Rollin (Le Canard enchaîné, 23 août 1995)

« Un premier roman complètement allumé. Chester, le héros, est un Gaston Lagaffe puissance X. Avec lui tout se détraque, il attire la catastrophe comme l'arbre la foudre. Il arrache les robinets, s'escrabouille dans l'escalier pour éventrer la porte palière d'un voisin... et se retrouver aux pieds d'un couple en position nettement érotique. “ Il dévisagera ensuite la jeune femme, putain c'est toi ? ” Sa femme ! Avant de l'éjecter, elle a juste le temps de lui dire : “ Ta mère est morte ce matin. ”
Ça continue de plus belle. Il tombe dans une benne à ordures, sa voiture est emportée à la fourrière... et rencontre un homme d'un ministère, Azerty Luvainc. Il va vivre dans son ascenseur, courtise Mme Luvainc, Venus de son prénom. Envoûté par sa chevelure.
Ainsi de suite jusqu'à l'incendie du ministère. Il est sauvé in extremis. Etc. Joli coup de folie que ce Coup de foudre. Avec Chester, il n'y a plus qu'à chanter : “ L’m your Venus talalala ! pim ! pam ! pam ! »