La Parole malheureuse

Un des buts de La Parole malheureuse est de rendre justice, si possible, à ce qu’on est convenu d’appeler la “ seconde philosophie ” de Wittgenstein (encore que celui-ci, qui concevait la philosophie non comme une doctrine, mais comme une activité et dont l’évolution intellectuelle n’a pas connu de rupture véritable, n’ait certainement pas eu deux “ philosophies ”). Pas plus qu’on ne peut comprendre les intentions de l’auteur du Tractatus à travers l’exploitation qui a été faite de cet ouvrage sibyllin par les néo-positivistes logiques, on ne peut comprendre celles de l’auteur des Investigations philosophiques si l’on se réfère uniquement à la praxis philosophique de certains de ses “ disciples ” britanniques.
L’ouvrage de Jacques Bouveresse n’est cependant pas destiné uniquement à faire ressortir la singularité absolue du “ cas ” Wittgenstein et l’actualité remarquable d’une démarche philosophique absolument unique en son genre. Il fait également une place importante à cette autre mal-aimée du public français que représente la philosophie analytique américaine (Carnap, Quine), à certains problèmes actuels de la philosophie du langage (la linguistique “ cartésienne ”, la théorie des actes de parole), et enfin à des questions philosophiques plus traditionnelles.

‑‑‑‑‑ Table des matières ‑‑‑‑‑

Avant-propos – Introduction – I. La théologie rationnelle et l’analyse logique du langage – II. De la traduction radicale – III. Philosophie des mathématiques et thérapeutique d’une maladie philosophique : Wittgenstein et la critique de l’apparence  ontologique  dans les mathématiques – IV. Sur le  finitisme  de Wittgenstein – V. La compétence, l’usage et l’usage de la compétence – VI. Carnap, le langage et la philosophie – VII. Langage ordinaire et philosophie – VIII. Signification, actes propositionnels et actes illocutionnaires – IX. Le fantôme dans la machine