Philosophie


Revue Philosophie

Philosophie n°160


2024
96 pages
ISBN : 9782707349620
13.00 €

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Ce numéro s’ouvre sur la présentation et la traduction, par Jean Tain et David Kretz, des comptes-rendus du séminaire d’esthétique donné par Adorno à l’université de Francfort à l’été 1932, qui constituent l’une des rares traces de réception philosophique du chef-d’œuvre de Walter Benjamin, L’Origine du drame baroque allemand (1928). Faisant preuve de pédagogie ainsi que d’esprit critique rigoureux, Adorno tente avec ses étudiants une clarification problématisée de ce livre dense et difficile, abordant différents problèmes comme l’historicité des idées ou le concept de « constellation ». Ce document fournit une aide précieuse pour une lecture critique du Trauerspiel-Buch, en même temps qu’un témoignage majeur des sources de la philosophie d’Adorno.
Puis nous proposons la transcription, par Jamila Mascat et Sabina Tortorella, d’un manuscrit inédit rédigé par Alexandre Kojève en 1965, à l’occasion d’une conférence tenue dans le cadre du Séminaire théologique de la Société de Jésus à Chantilly. Kojève y propose une reformulation de certaines de ses thèses de l’Introduction à la lecture de Hegel, reprises dans son Essai d’une histoire raisonnée de la philosophie païenne : d’une part, il dégage les traits fondamentaux du discours philosophique par rapport aux autres formes de discours humain ; d’autre part, il élabore un schéma dialectique et historique de l’évolution de la philosophie depuis ses origines. Il en résulte une interrogation sur le statut de la philosophie, son rapport au temps et à l’éternité ainsi que son possible dépassement par la sagesse.
Dans « La vérité a-t-elle un auteur ? », Stéphane Chauvier pose la question de savoir si l’on peut faire commerce des vérités que l’on découvre. Il montre que toute œuvre publique de vérité requiert le concours de trois collaborateurs que nous appelons l’Inscripteur, le Penseur et le Vérifacteur ; puis, que si l’Inscripteur peut légitimement faire commerce de ses inscriptions, le Penseur ne devrait pas pouvoir faire commerce de celles de ses pensées qui sont vraies, car il n’est pas l’auteur de leur vérité.
Dans « La théorie kantienne de la signification: signification théorétique – signification pratique », Veronica Cibotaru vise à reconstruire les lignes essentielles de la théorie kantienne de la signification telle qu'elle apparaît dans la philosophie kantienne critique. Plus particulièrement, elle met en évidence une originalité de la théorie kantienne de la signification, à savoir la distinction qu’introduit cette théorie entre deux modalités de signification, à savoir une modalité théorétique et une modalité pratique, c'est-à-dire morale.

D. P.

 

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