Philosophie


Revue Philosophie

Philosophie n° 104


2010
96 p.
ISBN : 9782707321114
10.00 €

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Présentation

Ce numéro s'ouvre avec la traduction d'une conférence, Sur la théorie platonicienne des Idées , prononcée par Paul Natorp à Berlin en 1913. S'opposant fermement à une certaine vulgate alimentée par l’opposition aristotélicienne entre logique et métaphysique, Natorp entreprend d’y exposer à nouveau frais - comme pour la toute première fois – l’interprétation révolutionnaire de l’idéalisme platonicien qu’il avait présentée dix ans plus tôt dans son ouvrage magistral, La Théorie platonicienne des Idées (1903). À la fois claire et concise, sa conférence invite à relire Platon d’un œil neuf, en voyant en lui non le père d’un dualisme métaphysique figé, mais l'initiateur d’un idéalisme transcendantal de type kantien.
Dans La constitution intersubjective de la personne , Philippe Cormier s'interroge sur le statut philosophique de la notion de personne, dont il retrace la généalogie. Il ne s'agit pas de récuser le concept de sujet, mais de le repenser – dans le champ de la phénoménologie, mais aussi de la psychanalyse – dans le sens d'une intersubjectivité constitutive, donc d'une altérité transcendantale. La thèse soutenue par l'auteur est double. D'une part, contre tout solipsisme, la relation à l'autre n'est pas un surcroît accidentel advenant après coup en l'ego, mais est constitutive de la nature de la personne (Fichte, Husserl). D'autre part, la finitude de la personne de chair en implique le rapport à la personne-relation absolue qu'est le Christ (Henry) ; l'effort philosophique pour élucider le statut de la personne conduirait donc vers la théologie.
Dans Patočka et le phénomène de la vie post mortem , Philippe Merlier se pose la question suivante : peut-on décrire le phénomène de la survivance en nous du proche défunt ? Partant d'un manuscrit de Patočka sur la phénoménologie de la vie après la mort, il s'interroge ainsi sur le paradoxal mode d'être phénoménologique des morts dans l'espace intersubjectif de l'être-pour-autrui. Il tente de saisir le sens de l'entre nous qui apparaît dans les divers modes du souci de la mort d'autrui – deuil et sacrifice.
La question des noms propres est redevenue d’actualité grâce à l’ouvrage de Sainsbury intitulé Reference without Referents, paru en 2005. Sainsbury y soutient la thèse selon laquelle la sémantique des noms propres doit être indépendante de la question factuelle de l’existence ou non d’un référent. Cette position de bon sens rouvre la question de la nature du sens des noms propres, en tant que distinct de leur référent, et tranche avec la théorie devenue aujourd’hui dominante – à savoir celle de la référence directe. L’article de François Rivenc Les noms propres, encore une fois poursuit dans cette direction, en suggérant que certains noms propres, étant lexicalisés, tombent sous le coup d’une analyse sémantique lexicale au même titre que d’autres éléments linguistiques.

D. P.

Sommaire

PAUL NATORP
Sur la théorie platonicienne des Idées
Traduit et présenté par Arnaud Dewalque
PHILIPPE CORMIER
La condition intersubjective de la personne
PHILIPPE MERLIER
Patočka et le phénomène de la vie post mortem
FRANÇOIS RIVENC
Les noms propres, encore une fois
Notes de lecture

 

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