Romans


Éric Laurrent

Les Atomiques


1996
256 pages
ISBN : 9782707315731
15.15 €
30 exemplaires numérotés sur Vergé des papeteries de Vizille


On charge un jour Atom Pexoto de surveiller un trafic de déchets nucléaires. Rien de bien compliqué pour un agent secret ; et le fait que ce trafic soit un faux trafic destiné à en couvrir un vrai n’entame nullement la simplicité de cette mission. Filatures, micros, écoutes téléphoniques, elle réclamera une stratégie classique, à ceci près que ce sera pour ne rien apprendre.
Tout cela, somme toute, pourrait être assez plaisant. On voyagera (Paris, Las Vegas, Sarajevo…), on rencontrera de jolies femmes (hôtesse de l’air, showgirl…). Un peu plus, cela ressemblerait à des vacances.
Le problème, c’est qu’un faux trafic, par essence, se veut vraisemblable. Pexoto commence ainsi par recevoir quelques gifles, on le menace ; on finit par lui tirer dessus. Il répond, il y a des poursuites, il y a des morts.
Pour tout dire, des complications.
Le doute s’immisce alors en Pexoto : et si le faux était le vrai, et si le vrai était le faux ?
En ce cas, où se situer soi-même ? Que faire ? Où aller ? Qui est-on ?

ISBN
PDF : 9782707330598
ePub : 9782707330581

Prix : 10.99 €

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Fabrice Gabriel (Les Inrockuptibles, 16 octobre 1996)

Tout est factice
Recyclage explosif de livres et de vies fictionnelles pour un roman qui se joue des apparences.
 
« Les Atomiques, second roman d'Éric Laurrent après un Coup de foudre (et d'essai) plutôt réussi, s'achève comme débutait Jacques le Fataliste : par le “ ou bien ” de toutes les fictions possibles, cet éventail qu'ouvrait la modernité sur l'arbitraire des histoires, leur infini. Des histoires, en effet, il y en a beaucoup dans ce récit furieusement véloce, terriblement Minuit : celle d'Atom Pexoto, d'abord, agent secret dont le nom résume la mission (surveiller un trafic de déchets nucléaires), celles aussi de tous les livres qu'il recycle, défiant le résumé jusqu'à risquer l'explosion, à force de rebondissements intempestifs, de femmes plus ou moins offertes et de coups de feu pas forcément définitifs. (…) Si Éric Laurrent parvient à contenir son récit, c'est qu'il invente, en plus d'hallucinantes figures maniéristes, une réflexion proprement verbale sur le statut de la fiction. Le doute qui plane sur la mission du héros, jonchée de cadavres factices et de vrais comédiens jouant de faux agents triples, finit ainsi par gagner le langage même : comment désigner, par exemple, une voiture qui pour vous suivre a choisi de vous précéder ? Qu'est-ce qui sépare le tueur du tué ? Récit réversible, en somme, Les Atomiques ne s'arrête pas à l'ordre des mots. (…) Plutôt qu'un happy end, l’auteur impose à ses pirouettes parodiques une morale de la représentation. Ce n'est pas la moindre surprise de ce roman décidément explosif. »

 




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