Archipel et Nord

ISBN
PDF : 9782707325952
ePub : 9782707325945

Prix : 4.49 €

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Isabelle Rüf, Le Temps, samedi 7 février 2009

Parus en 1974 dans les revues finlandaises, Archipel et Nord sont des poèmes en prose issus d'un voyage dans les airs, sur terre et sur mer. Archipel survole le « tissu de prés de bois de champs parallèles ». Les mots, les fragments de phrases sont éparpillés sur la plage comme les îlots de « fin-land suo-mi : terre des marais ». Comme dans toute son œuvre, ici aussi Claude Simon est peintre. Les couleurs, les jeux de lumière, de nuages, le liquide et le végétal sont rendus avec une précision fluide. Sous le ventre de l"avion, c’est tout un monde de feu, de monstres issus des mythologies nordiques. Nord est une expérience existentielle, éclatée dans le poème, phrases interrompues par les croquis de villes, de maisons, rythmée de noms de lieux scandés avec jubilation : Sevettjärvi, Tcherksii, Anatyrle Baïkal… Un monde à la Tchekhov qui renvoie pourtant à « comme quelque chose de sudiste », à cette Méditerranée d’où vient l’auteur. Qui avance sans bruit « dans l’enfance dans la vieillesse su monde ».

Josyane Savigneau, Le Monde, vendredi 6 mars 2009

Ce sont deux courts textes publiés en 1974 dans les revues finlandaises Aland et Finland, et c'est un bonheur de les découvrir enfin dans leur langue d"origine, le français. On aurait envie d’apprendre par cœur cette méditation poétique sur « la mer l’archipel tout entier montant vers nous L’une après l’autre en commençant par les plus lointaines les îles disparurent s’enfonçant l’une d’elles basse à peine ondulée s’éleva grandit masquant les dernières elle défila rapidement sur le côté et l’eau rejaillit sous les flotteurs ».
Dans le voyage au Nord, il est question d’un « très vieil homme (je demandais son âge on me le dit : c’était le mien) » qui pourrait raconter au voyageur « comment on rassemblait les rennes à travers les tempêtes de grésil à l’entrée de l’hiver, comment on les parquait dans des enclos de perches grises entrecroisées ». Mais par une discrétion qui sied à Claude Simon, le voyageur ne va pas voir le vieil homme, pensant qu’il a « droit au silence et à la paix là-bas au bord du grand fleuve qui coule lentement vers les océans glacés ».