Tendre Julie... Il est vrai que Marie-Julie-Anastasie est tendre, les témoignages en ce sens sont formels. Et d'une candeur désarmante. Bien sûr, elle est amorale sous bien des angles, si l'on peut parler d'angles dans une configuration anatomique tout en courbes et arrondis. Bien sûr, elle est imprévisible. Bien sûr, elle est impétueuse, irrespectueuse, enjôleuse. Bien sûr, elle représente une terrible tentation pour le genre humain masculin et même féminin. Il apparut donc très vite au narrateur principal de cette histoire qu'il était dans l'incapacité de cerner à lui seul le sujet et qu'il devait faire appel, aux risques et périls de son avancement, à un narrateur de secours afin d'assurer une double couverture de l'événement, c'est-à-dire de Marie-Julie-Anastasie.
Alain Bosquet (Le Figaro, 9 mars 1992)
Une guirlande autour de Julie
(…) Tendre Julie se présente comme un portrait, composé de soixante et un petits chapitres de même longueur qui, au lieu de vraiment se suivre, s'additionnent pour donner de Marie-Julie-Anastasie une description assez complète et en tous points méticuleuse. Julie est une femme dans la fleur et même dans le fruit, en quelque sorte, de l'âge. Elle est bien dans sa peau, et ne manque pas d'inviter quelques messieurs à l'y rejoindre, comme pour vérifier son bien-être et augmenter le leur. Elle vit dans un château, au demeurant assez modeste. Nous pouvons nous dire que, moderne dans ses mœurs, elle pourrait aussi vivre du temps de Madame de La Fayette, de Madame de Lespinasse, de George Sand ou de Colette.