Critique


François Roustang

Un destin si funeste


1977
Collection Critique , 208 pages
ISBN : 9782707301420
21.30 €


 On devient et on reste élève pour s’éviter le risque de penser et de parler pour son propre compte, pour s’épargner le danger de la folie. Mais les relations entretenues par Freud et ceux qui l’ont suivi révèlent que la position d’élève est redoutable là même où elle paraît protectrice. Les rapports de force qui lient le maître et ses disciples sont porteurs de violence, de mort et d’égarement.
Alors que la dissolution du transfert est une des tâches principales de la cure psychanalytique, le rapport maître-élève est entretenu par le maintien du transfert, lequel se reporte en une circulation ininterrompue du maître sur sa théorie, puis de sa théorie sur l’institution fondée par lui. De là chez les protagonistes une crainte et une recherche incessante du plagiat, du vol des pensées, de l’influence occulte, qui les situent aux confins tantôt de la psychose, tantôt de la religion.
Dans ce contexte, la théorie psychanalytique apparaît plus nettement comme une hésitation entre le délire et la science, entre la projection et le discours universellement valable. Sa force opératoire n’est assurée que dans l’après-coup, tandis qu’elle est nulle si elle demeure fixée au par-avance.

‑‑‑‑‑ Table des matières ‑‑‑‑‑

1. La horde sauvage – 2. Par avance – 3. À chacun sa folie – 4. Sur la transmissibilité de la théorie analytique – 5. L’étrange familier – 6. A-t-il désappris à rire ? – 7. Pour une approche théorique de la psychose

Octave Mannoni (La Quinzaine Littéraire, 1977)

 Voici un livre provocant dans le bon sens du mot, parce qu’il invite à la réflexion dans un ordre de recherches historiques ou théoriques qui n’ont jamais été menées qu’avec trop de réserve. 

 




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