Documents


Micheline Maurel

Un camp très ordinaire

Préface de François Mauriac Postface d'Olivier Maurel


1957
Prix des Critiques 1957
Collection Documents, 224 pages
Réédition 2016
ISBN : 9782707343000
13.50 €


Micheline Maurel résistante du réseau Parco Polo, a été déportée en Allemagne en août 1943. Elle a passé vingt mois à Neubrandebourg, une succursale de Ravensbrück. C’était, dit-elle, « un petit camp très ordinaire », sans chambre à gaz ni crématoire (on se servait pour cela des installations voisines de Ravensbrück) : un simple bagne pour femmes. Un bagne comme il en existe probablement encore dans le monde. Et c’est pourquoi ce livre n’a pas de date, et nous concerne tous.
Il nous dit, ce livre, comment vivent dans un camp, du 1er janvier au 31 décembre, des femmes sans nom, sans appui et sans hommes, la vie en robes à croix, la vie tête tondue, sans maquillage, sans savon et sans vêtements de rechange, dehors par tous les temps, battues tous les jours, ne sachant jamais si elles retrouveront le soir leur couverture et si elles auront la force de grimper sur leur châlit.
François Mauriac dans sa préface écrivait : "Dans un livre comme celui-ci, la protestation de l'âme éclate avec une simplicité et une  humilité bouleversantes au point que notre pitié s'écarte de la victime pour aller à ses bourreaux."

ISBN
PDF : 9782707343024
ePub : 9782707343017

Prix : 9.49 €

En savoir plus

Claire Devarrieux, onlalu.com

Je n’avais jamais entendu parler de Micheline Maurel, ni du texte qu’elle a écrit dix ans après son retour de déportation, «Un camp très ordinaire». Résistante, elle a été envoyée en 1943 à Neubrandebourg, qui dépendait de Ravensbrück. Elle y a passé vingt mois, deux hivers. C’est en lisant la biographie de Charlotte Delbo par Ghislaine Dunant, qui vient de recevoir le Femina essai, que j’ai découvert son existence. Ça tombe bien, Minuit réédite son  témoignage, avec une postface inédite. C’est un texte d’une force remarquable, simple et précis. La plupart des 2000 femmes du camp travaillaient à l’usine. A chaque déportée, on demandait sa profession. Micheline Maurel enseignait la littérature, elle a été affectée à la soudure de ressorts. Son amie Michelle – elles sont parties et revenues ensemble – était journaliste, elle s’est retrouvée à aiguiser des outils. La faim, le froid, la gale, la dysenterie, les coups terrassent la jeune femme, qui, cependant, reste elle-même. Elle raconte le miracle de recevoir un colis et le «déchirement» de se faire voler. Elle évoque les gestes d’entraide, survit grâce aux cadeaux d’une Tchèque, et à la bienveillance d’une gardienne du «Revier». En avril 1945, le portail s’ouvre. Commence une longue marche en attendant les Russes. Ils n’ont qu’une envie, chanter, boire, et se jeter sur les Françaises. Avec son ironie tranquille, terrible, Micheline Maurel évoque le retour en France: «Les questions que  l’on me posait étaient toujours les mêmes: » – Alors, est-ce qu’on vous a violée? (C’est la question qu’on m’a posée le plus souvent. Finalement je regrettais d’avoir évité cela. J’avais manqué par ma faute une partie de l’aventure, et cela décevait le public. Heureusement que je pouvais au moins raconter le viol des autres.)

 




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