Romans


Yann Apperry

Qui vive


1997
256 pages
ISBN : 9782707315861
15.15 €
30 exemplaires numérotés


Un colonel rebelle dont la seule ambition est d'être reconnu comme poète, une résistante qui quitte son maquis pour se réfugier au couvent, une brute qui risque sa vie pour sauver des nouveaux-nés, une religieuse qui élève un cheval, un amant comblé qui ne comprend rien à l"histoire, tels sont quelques-uns des personnages de ce roman d'un genre à part : ni allégorique, ni intimiste, ni réaliste, ni engagé. Plutôt : romantique. Le récit soigneusement agencé, au déroulement imprévisible, dénote un juvénile appétit pour la nature, les animaux et les gens : la vie quoi.

 Alain Riou (Le Nouvel Observateur, 17 juillet 1997)

 Si Apperry est un héritier d"Alexandre Dumas pour la verve, il descend du roman moderne pour ce qui est de la rigueur documentaire, et sa juvénilité est bien celle d’un inventeur contemporain, à qui l’actualité a confirmé que l’Histoire, toute bouillonnante qu’il la veuille reste fondamentalement tragique.

Galopant, donc, au rythme effréné du cheval que débourre une religieuse elle-même indomptable, traversé de coups de main, de coups de tête et de coups de cœur, Qui vive réveille obstinément les blessures d’une Europe d’aujourd’hui qui n’a guère changé d’âme en trois siècles, notre guerre de Bosnie-Herzégovine n’ayant, sous le rapport de la cruauté, pas à rougir de la guerre de Trente Ans, comme si l’homme était décidément imperfectible. Sauf pour le choix des armes, peut-être, ou pour l’éventail des passions, nul Büchner n’ayant pu inventer qu’un soudard tue pour voler des brouillons, non pour étouffer les idées comme les tyrans de Fahrenheit, mais pour cueillir la tendre gloire qui s’attache aux travaux des poètes. Tout cela peint avec ce mélange unique de lyrisme et de descriptif dont j’ai parlé, à la façon d’un Robbe-Grillet qui serait saisi par une flamme. Et c’est ainsi qu’un jeune auteur devient l’otage de ses lecteurs, ceux-ci étant en droit d’exiger une suite à une mise en œuvre qu’il faut bien qualifier d’" apperrytive ”. 

Jorge Semprun (Le Journal du Dimanche, 15 juin 1997)

 Un premier roman qu’il faut saluer d’emblée parce qu’il a du souffle et du culot. Au lieu de nous raconter les petits secrets de sa vie - qui n’ont même pas eu le temps de devenir misérables - comme tant d’autres (…), Yann Apperry invente une histoire d’amour et de guerre, pleine de bruit et de fureur, d’ouvertures à la grandeur comme à la bassesse des êtres : nos contemporains, nos frères, nos bourreaux. Ou nos victimes.(…) Qui vive, qui ne fait aucune référence explicite à la Bosnie, est une exploration débridée, torrentielle – il vous arrivera de perdre pied, de suffoquer, mais vous reprendrez bien vite haleine et goût à la vie – de l’univers éternel de l’inhumain trop humain : haine et amours mêlés comme le jour et la nuit. 

 

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