Critique


Emmanuel Levinas

L’Au-delà du verset

Lectures et discours talmudiques


1982
Collection Critique , 240 pages
ISBN : 9782707306029
21.00 €


Philosophe, disciple de Husserl et de Heidegger, Emmanuel Levinas est aussi un lecteur du Talmud.  La philosophie, dit-il, dérive pour moi de la religion. Elle est appelée par la religion en dérive et toujours probablement la religion est en dérive
Ainsi Emmanuel Levinas définit-il sa réflexion aux frontières de la philosophie et du judaïsme, de la pensée et du sacré.
Pourquoi l’au-delà du verset ? Parce que les fermes contours des versets qui se découpent dans les Saintes Écritures ont un sens obvie qui est aussi énigmatique. Ils sollicitent une herméneutique appelée à dégager dans la signification que livre immédiatement la proposition, celles qui s’y trouvent seulement impliquées. Les significations dégagées sont elles sans énigmes ? À leur tour selon d’autres modes, elles doivent être interprétées. Et en quête d’enseignements nouveaux, d’incessants retours à l’herméneutique se produisent aussi vers les versets déjà interprétés, mais inépuisables. Lecture de l’Écriture ainsi toujours recommencée : révélation toujours continuée.
Des textes talmudiques, par des voies diverses, mettent en valeur cet “ au-delà des versets ”. Les lectures commentées de quelques-uns d’entre eux sont proposées ici. À ces textes viennent s’ajouter, dans ce recueil, plusieurs études qui se réfèrent, elles aussi, aux souvenirs talmudiques, mais traitent des problèmes spéciaux comme la méthodologie exégétique, des points de doctrine, de philosophie religieuse et d’actualité.

‑‑‑‑‑ Table des matières ‑‑‑‑‑

Avant-propos
Exigeant judaïsme

Lectures talmudiques. Modèle de l’occident – Les villes-refuges – Qui joue le dernier ? – Le pacte – Du langage religieux et de la crainte de dieu

Théologies. De la lecture juive des écritures – Le nom de Dieu d’après quelques textes talmudiques – La révélation dans la tradition juive –  À l’image de Dieu , d’après Rabbi Haïm Voloziner l’arrière-plan de Spinoza

Sionismes. L’État de César et l’État de David – Politique après ! – Assimilation et culture nouvelle

Philippe Nemo (Les Nouvelles littéraires, 1982)

 Dire que ces textes sont du plus haut intérêt serait une litote. Je crois qu’ils sont de nature à éclairer pour les intellectuels occidentaux, un sol qui leur est plus natal encore que la philosophie grecque, je veux dire la pensée juive, en ce qu’elle a de non-métaphysique, Car pour dépasser ou surmonter la métaphysique selon le vœu général aujourd’hui de Heidegger à Derrida et au marxisme, il y a une première démarche aussi simple que nécessaire : rentrer en contact avec des pensées d’avant ou d’à côté de la métaphysique. L’intelligence de Levinas, l’aisance avec laquelle il évolue entre la politique moderne et un monde juif antique, rendent ainsi témoignage pour un peuple à qui ses mésaventures géographiques ont accordé en compensation une relation inouïe avec l’Histoire. 

Catherine Clément (Le Matin de Paris, 1982)

 Il en va du travail talmudique comme du travail de la psychanalyse en séance : par fonction, il est interminable, et sa vocation, c’est de changer de sens. L’interprète sera donc lié à son temps, aux histoires qui l’entourent, à la culture autour de lui. 

 

Du même auteur

Poche « Reprise »

Voir aussi

* La servante et son maître (à propos de L’Attente l’oubli), dans Critique n° 229, Maurice Blanchot (juin 1966 ; réimpression en fac-similé, 1997).



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