Arguments


Karl Jaspers

Strindberg et Van Gogh

Swedenborg – Hölderlin
Traduit de l’allemand par Hélène Naef précédé de La folie par excellence par Maurice Blanchot


1953
Collection Arguments , 1970, 244 pages
ISBN : 9782707303707
22.00 €


À propos de Strindberg (et de Swedenborg), d’une part, de Van Gogh (et de Hölderlin), de l’autre, Karl Jaspers se livre à une étude philosophique et psychopathologique comparée des liens que ces vies et ces œuvres entretiennent avec la schizophrénie, visant ainsi à la compréhension de ce qu’on appelle la folie.

‑‑‑‑‑ Table des matières ‑‑‑‑‑

Maurice Blanchot,  La folie par excellence  – Préface – Introduction

Première partie : Strindberg
Les dates de la vie de Strindberg – Chronologie des œuvres – Les sources – Chapitre I : Exposé biographique et pathographie de Strindberg. Dispositions innées. Délire de la jalousie. Peut-on dater le début de la maladie ? Persécution et fuite. Suite du processus après 1888. La maladie de la persécution et son développement. Études scientifiques. Crises. Le second mariage. La progression par phases. Première année à Paris. Le point culminant de la psychose. Les diverses perceptions enregistrées par la conscience des objets. Développement du délire de la persécution et interprétations particulières. Attitude de Strindberg devant sa maladie ( conscience de son état ) ; effets de ses expériences subjectives sur son comportement l’état final. Conclusion – Chapitre II : Le développement d’une conception du monde chez Strindberg – Chapitre III : Les œuvres

Deuxième partie : Comparaison entre Strindberg
et d’autres schizophrènes d’un niveau spirituel élevé
Introduction – Chapitre I : Swedenborg – Chapitre II: Expériences psychiatriques sur la spiritualité des schizophrènes – Chapitre III : Hölderlin – Chapitre IV : Vincent Van Gogh. Exposé biographique et pathographique. Modification de l’intensité du travail. Changement dans la manière dont l’artiste lui-même interprète son œuvre. Les œuvres. Van Gogh et la maladie – Chapitre V : D’une relation entre la schizophrénie et l’œuvre – Chapitre VI : La schizophrénie et la civilisation contemporaine

Appendice : Bibliographie – Fragments de La Mort d’Empédocle de Hölderlin

‑‑‑‑‑ Extrait de l’introduction de Karl Jaspers ‑‑‑‑‑

La philosophie n’a pas un champ d’étude qui lui soit propre, mais les recherches scientifiques concrètes deviennent philosophiques si elles remontent consciemment jusqu’aux limites et aux sources de notre être. L’étude qu’on va lire a paru tout d’abord en 1922 dans un recueil de monographies consacrées à la psychiatrie appliquée. Je me suis proposé ici d’examiner jusqu’à quel point on peut comprendre la vie et l’œuvre humaines. Toute espèce défait, et entre autres celui de la vie spirituelle, comporte en soi un élément qui demeure incompréhensible. Dans le cas présent, où une maladie mentale entre enjeu, ce fait peut être saisi de façon plus précise par la méthode empirique comparative. Cependant, il reste impossible de l’élucider complètement.
L’essentiel n’apparaît que si l’on examine concrètement les données particulières, si l’on subdivise le problème, si l’on rapproche et compare les éléments opposés. C’était pour moi la seule manière d’atteindre le but que je m’étais proposé : il ne s’agissait pas du tout de ces vues d’ensemble qui prétendent dominer les situations et grâce auxquelles on pense  percer à jour le mystère  ; non, pour moi, cette analyse était simplement le moyen de trouver les points de vue où l’on doit se placer pour apercevoir les énigmes véritables et en prendre conscience.
Karl Jaspers
(Bâle, mars 1949)

 




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