Romans


Jean Echenoz

L’Occupation des sols


1988
24 pages
ISBN : 9782707311641
5.50 €


Une femme est peinte sur un mur dans un quartier de Paris voué à la rénovation. L’époux et le fils du modèle entre-temps défunt regardent l’image chérie disparaître.

ISBN
PDF : 9782707324870
ePub : 9782707324863

Prix : 3.99 €

En savoir plus

Pierre Lepape (Le Monde, 8 janvier 1988)

« Ce texte tout frais sorti de la machine à écrire de Jean Echenoz, est, n'ayons pas peur des mots, une petite merveille. Cela s'intitule L'Occupation des sols, cela raconte l'histoire d'un homme et de son fils dont la seule image de l'épouse et mère défunte qu'il peuvent contempler est peinte sur un immeuble dans un quartier “ en rénovation ”. On est ébloui par l'inspiration, par le style, par la cocasserie, par l'impressionnante efficacité narrative d'Echenoz. Si quelqu'un vous propose d'échanger 90 % des romans français publiés depuis un an contre ces seize pages-là, n'hésitez pas, acceptez, c’est une bonne affaire ! »

Danièle Brison (Dernières nouvelles d'Alsace, 1988)

« L'un des plus grands textes que l'on puisse lire en ce moment est contenu dans seize pages nerveuses et harmonieuses, déliées comme le corps d'un athlète, donc aussi bien faites pour le mouvement dans l'imaginaire du lecteur que pour le repli sur elles-mêmes. Au cœur de cette fiction : une ville éventrée, une image murale. Celle d'une femme, épouse, mère et modèle, transformée en flamme bleue pour les besoins d'une réclame par un peintre en lettres. Or, cette image, finalement gangrenée par la lèpre des villes, écaillée par l'oubli, engloutie par la conquête immobilière, est le seul souvenir d'un couple père et fils. Tout y est dans cette évocation de la destruction du passé : les bruits, les volumes, les odeurs, les signes visibles et invisibles du mouvement du temps. Un court-métrage de la littérature éblouissant, immense. »

Jean-Claude Lebrun (Révolution, 1988)

« Cette fois on n’aura pas même l'excuse du temps, des urgences, pour ne pas lire l'un des textes qui portent témoignage de la fertilité de la littérature contemporaine : L’Occupation des sols, de Jean Echenoz. Une radioactivité intense, qui continue de produire ses effets bien après la lecture : un rare composé de perfection formelle et narrative, où l'atmosphère s'impose dès la première phase : “ Comme tout avait brûlé la mère, les meubles et les photographies de la mère , pour Fabre et le fils Paul c'était tout de suite beaucoup d'ouvrage : toute cette cendre et ce deuil, déménager, courir se refaire dans les grandes surfaces. ”
Jean Echenoz construit l'impressionnant miroir de notre temps. Tout se passe comme si, enfermé dans cet accélérateur de particules qu'est le texte, le sens se mettait à circuler à une vitesse inouïe, provoquant des chocs inattendus et révélant ce que, malgré tout un savoir accumulé, nous tentons encore de maintenir enfoui en nous. Car il y a, dans L'Occupation des sols, toute la force primitive du mythe, sa simplicité ascétique et sa polysémie foisonnante. Bref, un démenti lapidaire et cinglant aux prophètes du néant ! »

 




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