« Double »


Jean Echenoz

Cherokee 


2003
collection de poche double n°22
240 pages
ISBN : 9782707318275
8.50 €
* Première publication aux Éditions de Minuit en 1983.


Georges Chave, né à Ivry-sur-Seine le jour de la bataille d'Okinawa, domicilié à Paris dans le 11e arrondissement. Vit de peu. Meuble son existence d'une activité de bars, de cinémas, de voyages en banlieue, de sommeils imprévus, d'aventures provisoires. Écoute souvent des disques américains ; l'un de ces disques lui manque, une version rare de Cherokee, qu'on lui a dérobé il y a dix ans. Tout cela n'est rien, mais il s'en contente jusqu'à ce que Véronique surgisse dans sa vie. Dès lors, Georges s'agite un peu.
Il ne voulait pas grand-chose, pourtant : gagner assez d'argent pour offrir cette robe jaune à Véronique. Mais déjà elle l'a quitté. Et à peine rencontre-t-il une autre femme qu'elle aussi disparaît. Celle-là, Georges va la chercher partout, suivre ses traces jusqu'à la mer du Nord, cependant que tout le monde se lance à sa poursuite – policiers, voleurs, divers intermédiaires. Sait-il seulement pourquoi ? Le voilà seul comme un Peau-Rouge dans un jeu de piste truqué, sur le sentier d'une guerre qu'il n'avait pas songé à déclarer.* Cherokee, un film de Pascal Ortega (1991), avec Bernadette Lafont, Roland Blanche, Gérard Desarthe, Alain Fromager, Daniel Rialet, Caroline Richert, Jean-Paul Roussillon.Lettre de Jean-Patrick Manchette

Le 14 juillet 83Cher Jean Echenoz,
à côté des énigmes nombreuses et saugrenues qui s'entrelacent dans ton Cherokee, le vrai mystère de ce bouquin, c'est qu'il tient debout et qu'il est passionnant et drôle. On ne sait pas pourquoi. Car enfin ce n'est qu'un ramas de déchets, comme sont tous les romans contemporains ; et Cherokee est un ramas de déchets spécialement hétéroclites et qui devraient se détruire les uns les autres. Ce « méta-polar » référentiel, cette frénésie de descriptions « objectales », cette débauche d'allusions qui fait du Faucon Maltais un perroquet débagoulant et latiniste, cent autres références discrètes, et puis cette écriture outrageusement précieuse et qui rit d'elle-même et de la misère de sa propre préciosité – tout ce bordel devrait être, au bout du compte, une autodestruction et un « ratage », un sommet de l'effondrement. Or non. Ça tient. D’une manière antiphysique : comme un château de cartes qui serait une brique. Tu me mets dans la perplexité, mais dans la perplexité enthousiaste. La seule chose que j'ai comprise, c'est le titre, mais ce Cherokee qui devient Koko, c'est une affaire qui ne regarde que nous, et ton perroquet délirant, et l'ombre de Charlie Parker. Au total je suis épaté car c'est épatant.
Jean-Patrick Manchette

ISBN
PDF : 9782707324733
ePub : 9782707324726

Prix : 8.49 €

En savoir plus

Bertrand Poirot-Delpech (Le Monde, 2 septembre 1983)

Cherokee ou les fenêtres sur cour de Jean Echenoz

« Voici donc rouverte la loterie annuelle qui, en France comme nulle part, rythme la vie littéraire et prétend trier ses recrues. Le système ne perturbe pas seulement le commerce du roman. Il en vicie l'inspiration. Il existe désormais un style de fiction écrite pour plaire aux quatre ou cinq jurys qui décident des révélations de l'automne. L'attente du public et la nécessité profonde du texte comptent moins que les goûts présumés des jurés.
Outre sa date de parution, l'ouvrage “ primable ” se reconnaît à ses premières pages. Par des références à la mode, une certaine contorsion de bon aloi ou des incipit abrupts, on repère le débutant décidé à ce que les arbitres du milieu parlent à son sujet d'un ton nouveau, d'une voix, bref, comme dit une couverture sur trois, d'un “ écrivain ” en train de naître.
Des dizaines de premiers ou de deuxièmes romans dégringolés sur nos tables, j'ai retenu Cherokee, parce que l'auteur, Jean Echenoz, ne fayote pas en vue des lauriers d'automne. Il suit son petit bonhomme de chemin, et nous y entraîne, sans clinquant ni chiqué, parfois même en prenant le risque de décontenancer, d'horripiler, le lecteur.
D'Echenoz, on a pu lire, en 1979, Le Méridien de Greenwich. Est-ce une impression due à la couverture, les Éditions de Minuit ayant abrité l'essentiel du nouveau roman des années 60 ? Ce coup d'essai m'a laissé le souvenir d'un excès d'esprit expérimental contraire à la spontanéité, donc aux séductions naturelles.
Cherokee échappe à l'empois intimidé des premiers livres. L'humanité interlope qui peuplait déjà Le Méridien de Greenwich, Echenoz y revient sans complexe et en fait son signe distinctif : détectives miteux et mythiques, gagne-petit jaunis par l'électricité de leurs bureaux sur cour, engrisaillés par leurs circuits de banlieusards lunatiques. Si les rapprochements ne coûtaient pas aux jeunes dont on les gratifie, je dirais que les personnages d'Echenoz rappellent à la fois ceux de Marcel Aymé et de Patrick Modiano.
Comme Le Vaurien ou Boulevard de ceinture, Cherokee se situe de l'autre côté des beaux quartiers et des loggias à poutres apparentes façon artiste où se déroulent la majorité des romans français contemporains. Sans populisme facile, nous nous retrouvons dans les arrière-cours qui ont fait la gloire du cinéma français des années 30-40, entre le Cirque d'hiver et Ivry-Centre, là où les cris et les odeurs s'échangent d'un étage à l'autre, où les doigts collent à la rampe.
Vous dire ce qu'il advient au juste à Georges Chave et à Fred, aux enquêteurs ringards de la société Benedetti, j'en serais bien incapable. L'intrigue de Cherokee emprunte aux “ polars ” américains leur complication négligeable et vite effacée de la mémoire. Impossible, en revanche, d'oublier tel recoin d'immeuble ou d'hospice, telle volière à perroquets, les cubes gris où les villes modernes du monde entier pétrifient des millions de destins à l'identique. Echenoz est un fameux paysagiste, au fond. Qu'il prenne le métro aérien, qu'il fasse halte dans un restauroute, ou qu'il suive un truand contrebassiste dans sa planque des Basses-Alpes, il a l'art de pénétrer le décor, d'en inventorier les armatures cachées, les équilibres et les chaos secrets. Ce faisant, Echenoz remet à sa place d'honneur l'environnement, comme on dit maintenant, le réseau de matières et de formes qui nous cernent l'âme, ce cadre qui a eu tant d'importance à la haute époque du roman et sur lequel les auteurs français font l'impasse depuis quelques générations, sinon pour répéter platement que “ c'est l'enfer ”.
Les historiens de bientôt pourront consulter Cherokee pour savoir l'effet que faisait aux hommes de 1983 le fouillis de courettes et de jardinets puants où le progrès les a parqués. Aucun roman récent ne m'a suggéré, comme celui-ci, l'absurdité molle d'un bouchon sur un périphérique...
L'intérêt de cette poursuite cocasse aux marges de la ville et de sa population est mieux que documentaire. Le réalisme d'Echenoz ne va pas sans poésie. L'amour et le jazz y jouent leur partie subtile. Comme dans Fantôme d'une puce, de Braudeau, fâcheusement oublié l'an dernier par les sélections officielles, la recherche éperdue d'une femme absente tient lieu de lumière sur fond de crapuleries maladroites et de ténèbres. Devant la misère matérielle et physique, on dirait qu'une pitié à la russe sauve ces déchets abouliques et goguenards. Mais on n'est pas là, dans un roman, pour se demander ce qui rachète les gens, ou les requinque !
On lira Cherokee pour un dernier motif qui se fait rare : on y rit. Libérés du terrorisme universitaire, les auteurs de fictions restent tributaires d'un préjugé tout français selon lequel le comique ne fait pas aussi riche et bien dans le tableau que le haut tragique, ne serait-ce que parce qu'il se prête moins à l'exégèse. Ou alors, quand ça rit, c'est en coin, dans le clin d'œil hyper-culturel pour érudits. Avec Marcel Aymé, déjà cité, Echenoz partage la verve comique des zincs. Ses vagabonds ont le grabuge fraternel et mariole. Au plus sombre de leurs errances, ils gardent l'instinct du saugrenu, la fantaisie moqueuse des bons vivants. Leurs dialogues en monosyllabes témoignent du peu qu'ils ont à se dire, mais qui se dit encore, et vertement.
Nous voilà enfin hors des alcôves intellectuelles où le roman savant s'exténue. Echenoz nous offre cet exotisme : une visite-éclair dans la “ bof génération ” telle qu'elle a gagné les traîne-savates des périphéries en temps de crises économique et morale , une faune engluée dans la matière, quadrillée, mais douée d'une fantaisie rageuse, inédite. »

Josyane Savigneau (Le Monde, 2 septembre 1983)

Les silences d'Echenoz

« “ Décidément, ils choisissent tous l'anonymat des cafés pour se “ faire passer sur le gril ”, comme dit Alphonse. Jean Echenoz aurait même, a priori, préféré ne pas venir du tout. On l'imagine mal dans le rôle de l'auteur harcelant son attachée de presse, se plaignant de ne pas avoir eu “ Apostrophes ” pour son deuxième livre, Cherokee. Au téléphone, il était hésitant, mal à l'aise. C'est suffisamment rare pour mettre en appétit de rencontre.
Il cache ses trente-cinq ans derrière sa blondeur, ses yeux gris et son sourire gêné, enveloppe sa nervosité dans la fumée des Gitanes, masque ses activités extra-littéraires derrière un évasif “ alimentaires ” et protège son intimité – “ J'habite Paris... pas loin du Cirque d'hiver ”. Il fait une exception pour sa timidité, qu'il ne dissimule pas.
Parler de son livre ? Il ne voudrait pas s'y dérober, sembler discourtois ou s'en tenir au banal “ Je l'ai fait, je n'ai plus rien à dire ”. “ Quand on écrit en inventant, ou en appliquant des théories, on peut sans doute mieux développer ses idées, explique-t-il, mais moi je fais cela pour le plaisir... je ne vais pas dire le plaisir du texte, de quoi aurais-je l'air ? ”. Même si c'est un rien pervers, on se sent réconforté de son inconfort, comme rassuré de rencontrer un jeune écrivain, nommé Echenoz, qui ne se prenne pas déjà pour Echenoz.
Et puis de retenue en malaise, réciproques – c'est contagieux – on le retrouve presque volubile, racontant combien il adore Flaubert – Il décrit une action, et il introduit une cassure, tourne la phrase en dérision – comment Stendhal le laisse “ sec ”. On en vient même à évoquer Cherokee. Pas le livre ni les indiens, mais le morceau de musique, “ un thème que tous les musiciens de jazz ont dans la tête, thème difficile, sorte d'éliminatoire ”.
Du jazz, qu'il a fallu imposer aux parents – “ J'avais douze ans et j'ai cru ma dernière heure arrivée ” – nous sommes passés au cinéaste Wim Wenders, et à Paris – “ Il est très important que ce livre se passe à Paris ; j'aime cette ville, je l'ai traversée à pied, plusieurs fois ”. Jean Echenoz n'a plus vraiment de déplaisir à la conversation.
Il confie même, sans affectation, que son premier roman Le Méridien de Greenwich (Éditions de Minuit, 1979), a été un total désastre commercial : “ J'étais ennuyé pour l'éditeur, mais moi je n'étais pas vraiment blessé. J'étais content d'avoir fini ça. J'avais porté mon manuscrit dans beaucoup de maisons, j'étais content que plusieurs aient répondu favorablement, content d'être publié. Tout cela ne m'a pas empêché de me remettre au travail. Mais je n'ai pas donné ce que j'ai écrit entre Le Méridien et Cherokee. Je n'en suis pas satisfait. ”
Disons-le, Le Méridien de Greenwich s'est vendu à peine à mille exemplaires. Si le même sort devait être réservé à Cherokee, les médias et les lecteurs n'auraient pas de quoi être fiers. »

Michel Nuridsany (Le Figaro, 2 septembre 1983)

Un suspense allègre

« Dire d'emblée d'un livre présenté sous le label des Éditions de Minuit qu'il est drôle et même très drôle, cela peut passer pour de la provocation. Tant pis. Car j'ai pris autant de plaisir à lire ce petit roman allègre qu'à découvrir naguère Loin de Rueil de Raymond Queneau. L'intrigue, avec quelques chausse-trapes ici, a l'humeur vagabonde, elle s'en va de tous les côtés, se perd dans les chemins de traverse, zigzague, cabriole dans les terrains vagues. On est peut-être d'abord plus attentif aux surprises que nous ménage l'auteur dans les marges de son histoire qu'à l'histoire elle-même.
Et pourtant l'intrigue n'est pas indifférente. De quoi s'agit-il ? Tout va changer pour Georges Chave quand il rencontre Véronique. Avant il trouvait dans la fréquentation des bars et des cinémas un remède suffisant à sa mélancolie, se contentant de petits riens. Et puis Véronique arrive dans sa vie et il se met en tête de lui offrir une robe et pour cela de gagner de l'argent.
À partir de là tout se déglingue. Véronique le quitte parce qu'il est un peu trop absent, une autre femme prénommée Jenny (comme l'actrice qu'aima Nerval) apparaît puis disparaît. Il y a des détectives, des meurtres, des sectes pas plus improbables que celles qui prolifèrent un peu partout dans le monde et une chute surprenante.
Et cela se lit comme un polar un peu perverti revisité par l'esprit de Queneau. Eh oui, j'y reviens : de Queneau Echenoz a le goût du cocasse, des personnages un peu bizarres, des atmosphères où l'irréel enchante le réalisme le plus exact et, aussi, le sens du dialogue. J'arrête là la comparaison. Echenoz est Echenoz, avec son goût pour les jeux du type “ signe de piste ” avec son humour et sa rigueur sous l'apparente désinvolture. Lisez ce petit livre astucieux rêveur et plein d'humour. Pour le plaisir. »

Pierre Lepape (Les Nouvelles, 7 septembre 1983)


Du côté de Queneau « “ Un jour, un homme sortit d'un hangar vide, dans la banlieue Est. C'était un homme grand, large, fort, avec une grosse tête inexpressive. C'était la fin du jour. ”
C'était aussi le premier paragraphe du roman de Jean Echenoz, Cherokee ; une manière d'annoncer la couleur : je vous raconte une histoire, dit Echenoz. Pas de tricherie entre nous, pas de ces artifices ni de ces subterfuges qu'utilisent d'écrivains pour brouiller les cartes et établir des complicités douteuses avec leurs lecteurs. On joue franc-jeu : j'invente un récit, des dialogues, je dessine des personnages, je dresse des décors, et il peut même m'arriver de doter mes personnages de quelques sentiments, de la même manière que je leur ai attribué quelques traits physiques, quelques bribes d'état-civil, une cravate à rayures jaunes ou du goût pour la choucroute. Mais ne vous laissez pas avoir, ne vous laissez pas glisser sur la pente malhonnête de l’identification, ne pataugez pas dans ces marais insalubres où paraissent se mêler l’imaginaire et la réalité. Mon livre est une pure fiction qui n'obéit qu'à mon arbitraire, aux règles que je me suis fixées et qu'il peut m'arriver de transgresser, par plaisir, par caprice, pour des nécessités internes qui ne vous regardent pas.
II se forme toujours un couple le temps d'un livre entre l'auteur et son lecteur. une manière d'union provisoire autour de ce berceau de signes. Avec Cherokee, le couple jouit d'une liberté merveilleuse, il respire. Pas de lien, pas d'obligation, un heureux état de mensonge librement consenti, chacun gardant ses distances.
Dans cet espace pur, vierge, coule le texte. C'est un roman policier dont nous reconnaissons toutes les figures, de la même façon que nous reconnaissons les notes de la gamme. Un jeune homme sans histoire et sans passion précise – hormis l'amour du jazz – qui va se trouver plongé dans une aventure dont les causes et les règles lui échappent, des détectives privés maladroits et minables, une secte religieuse dangereusement ahurie, des escrocs tellement retors qu'ils sont incapables de distinguer la vérité des illusions qu'ils ont construites, un perroquet très, très instruit, une belle étrangère qui s'évanouit à peine entrevue, des fusillades, des bagarres, des poursuites, des portes dérobées et des passages secrets, I’innocence persécutée, le mouchard glauque, la brute épaisse a l'âme d'enfant, le tueur impavide. Les emblèmes du monde du polar, mais tellement fatigués, usés jusqu'à la corde d'avoir servi, qu'ils ressemblent à de vieux acteurs à la retraite, répétant de manière mécanique les mimiques qui firent leur gloire, des plaques de fond de teint encore collées dans les replis de leurs bajoues.
Mais ces morceaux de citations, ces bribes de rengaines jouées sur un ton délibérément naïf ne sont là que pour rappeler que la musique – ou la littérature si vous préférez – est une très ancienne, très vénérable et très rhumatisante institution, que tout a déjà été dit, dans tous les sens et sur tous les tons et que les messages ne passent plus.
Qu'est-ce qu'il reste au pauvre écrivain de 1983 lorsqu'il a décidé de ne pas apporter sa pierre aux ruines de l'antique édifice, de ne pas faire de phrases, de ne pas faire de concurrence sauvage – et perdue d'avance – aux militants politiques et aux chercheurs d'or ? Et qu'est-ce qu'il reste au malheureux lecteur !
L'essentiel, la littérature. Le plaisir d'un jeu totalement et superbement inutile, le temps qui s'immobilise le long d'une page parfaite, un adjectif inattendu qui vient colorer tout notre regard, l'air qui se fait plus vif, plus fluide, plus respirable parce qu'une phrase juste et sage vient d'être traversée d'une légère stridence qui l'a rendue vivante, ou bien encore l'émotion toute bête, toute brute, à peine avouable et probablement pas transmissible qui naît – qui peut naître – des mots et des situations les plus banales : “ Ils s'étaient embrassés, la bouche de Georges était amère, sa peau collait d'aigre sueur salariale. Il s'en fut prendre une douche pendant que Véronique mettait à frire des œufs. Il y avait un disque de piano, assez fort, du Bill Evans qui pleurait et grésillait sous le diamant use, et tout ce bruit d'eau savonneuse, d'huile bouillante et de piano frit couvrait la voix de Georges qui criait une histoire par derrière le rideau. Véronique entendait à peine, elle pensait à Bernard Calvert, à quelque chose de drôle qu'il avait dit. ”
S`il faut faire des recherches en paternité, c'est à coup sûr du côté de chez Queneau qu'on trouvera la famille de Jean Echenoz ; dans la toute petite tribu – mais elle grandit et l'on se rendra bientôt compte qu'elle occupe les seules terres réellement fertiles – des écrivains au désespoir discret et tranquille. Des livres qu'on lit comme on écoute du free jazz – la construction de Cherokee et vingt signaux dans le texte nous y invitent – , comme on participe à un jeu d'enfants – Indiens sur le sentier de la guerre. Ou peut-être encore comme un traité de morale dont la valeur suprême serait l'humour. L'humour, disait Queneau, c'est “ une tentative pour décaper les sentiments de leur connerie. ” »

 




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